“ It's so hard to forget pain, but it's even harder to remember sweetness. We have no scar to show for happiness. We learn so little from peace. ”
OIDHCHE, PALAIS + PRINTEMPS 1172
La vie au palais est différente de la vie à Meanach. Et Eseld se surprend à trouver l'acclimatation aussi compliquée qu'il y a quatre ans, quand il a fallu abandonner les habitudes d'Oidhche pour vivre dans la ville du milieu. Là-bas, l'exil a appris l'indépendance, la solitude et depuis quelques jours, elle se surprend à regretter le manque d'intimité. Des serviteurs à chaque porte aux courtisans dans chaque couloir, il n'est pas un pas qui se fait sans témoin, pas un mot qui ne déborde jusque dans les oreilles indiscrètes du palais. Pas un sourire, un geste qui ne déclanche avanlache de commentaires et de conjonctures. Quelle était l'intention de la princesse ? est la dernière question à la mode.
Aujourd'hui, l'ordre a été donné de servir le goûter sur une des terrasses du palais qui donne vue sur le lac Orion. Loin des corridors où s'égarent les nobles curieux, dans l'aile où logent les membres de la lignée Hirluin, une grande table a été dressée, chargée de délices pour le goûter. Pour autant, dans le silence froissé à peine par une brise fleurie, Eseld ne retrouve pas l'intimité de la maison de Meanach, du petit salon où elle recevait Leona lors de ses visites. Sur le côté, se tient un majordome, prêt à faire le service autant qu'à ramasser ses moindres mots pour aller les répéter, elle en est certaine, au maître espion de sa tante. Et contrairement à son ancienne domestique, il lui est inconnu. Il est une nouvelle inconnue dont elle ne connait guère l'influence dans cette nouvelle équation à résoudre. Tout comme ce milicien, silencieuse sentinelle que Reinhard a assigné à la protection de Meallan à sa demande.
(Tout comme Reinhard, lui-même, au fond)
« On va voir la fille de Pa' ? » demande le petit garçon, tout bas, tandis que ses jambes trop courtes battent l'air sous lui et que son impatience fauche les idées sombres de sa mère. « Oui, Leona va arriver. Je compte sur toi pour être sage, d'accord ? » « Oui, Mama' » La rythmique caractéristique d'un pas volontaire annonce l'arrivée de la banshee guerrière avant que même que la domestique ne la fasse sortir sur le balcon. « La voilà qui arrive. » Et les mains frôlant la table, Eseld trouve son fils, l'aide à descendre de sa chaise haute pour aller saluer Leona à son arrivée : « 'Ona ! » s'exclame l'enfant en venant chercher l'embrassade pendant qu'un des chiens, allongé dans un coin, lève une tête curieuse sur la garde. « Bonjour Leona, sa canne entre les mains pour sonder le sol devant ses pieds, Eseld s'avance dans la direction de son amie avec un sourire : je suis contente que tu aies accepté cette invitation, comment vas-tu ? »
E. Leona Hershel
BANSHEE ◊ the eye of the warrior
♦ MESSAGES : 94 ♦ ALLEGEANCE : LES SIENS, LA REINE. ♦ POINTS : 103
Une mélodie s’élevait sur le terrain d’entraînement. Les souffles courts. Le son des lames qui s’entre-choc encore et encore. Puis, les cris à la fois strident et mélodieux. En somme, une symphonie classique lors d’un entraînement entre banshee. Le tout pour se terminer dans un rire cristallin. Epuisée, Leona avait fini par se laisser glisser sur le sol poussiéreux du terrain, à la recherche de son souffle alors que son regard vagabondait en compagnie des nuages. Quelques piques furent échangées avec sa compagne d’armes. Deux enfants coincées dans des corps d’adulte, s’amusant d’un rien.
Hélas, qui sait depuis combien de temps les deux camarades s’échangeaient des coups, s’entraînant sans relâche avec une ambiance à la fois sérieuse et absolument le contraire de cela. Mais, l’éclair de lucidité se fit et Léona se souvint d’un rendez-vous pour le moins important. Le goûter avec Eseld. Quel heure pouvait-il bien être ? Tard. Si elle voulait arriver à temps, il lui faudrait accélérer. Elle se releva en soufflant faiblement et salua sa camarade qui reprenait encore son souffle dans la même position qu’elle quelques instants auparavant.
A la hâte, la banshee se glissa dans les douches. Elle aurait quelques égratignures, mais elle était persuadée que son amie d’enfance ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle l’a connaissait après tout. Quand était-ce la dernière fois qu’elle lui avait rendu visite sans nouvelle écorchure ? Probablement jamais avec son tempérament.
Sans ralentir le moins du monde, Leona enfila une tenue des plus sobres qui aurait pu être vu comme étant décontracté ou bien la tenue qu’elle portait tous les jours. Et pour sa crinière encore humide ? Rageant, Léo la sécha au mieux avant d’y mettre un tant soit peu d’ordre et enfin elle rejoignit le lieu que lui avait indiquer sa cadette. Lorsqu’elle arriva, sa cadette et son petit bout quittait leur place pour venir à sa rencontre. Il n’en avait pas fallu davantage pour que Léo s’accroupisse afin de réceptionner le petit garçon qui avançait vers elle. ❝ Bonjour Meallan, comment vas-tu ? ❞ souffla-t-elle en se relevant sans pour autant relâcher l’enfant.
Puis, souriante elle s’avança vers Eseld. ❝ Voyons, tu sais très bien que je ne refuse aucune de tes invitations. ❞ commença-t-elle avant d’enlacer son amie comme toujours. Et elle reprit. ❝ très bien, comme toujours. Et toi ? Tu arrives à t’habituer au palais ? ❞
Accueil
Une mélodie s’élevait sur le terrain d’entraînement. Les souffles courts. Le son des lames qui s’entre-choc encore et encore. Puis, les cris à la fois strident et mélodieux. En somme, une symphonie classique lors d’un entraînement entre banshee. Le tout pour se terminer dans un rire cristallin. Epuisée, Leona avait fini par se laisser glisser sur le sol poussiéreux du terrain, à la recherche de son souffle alors que son regard vagabondait en compagnie des nuages. Quelques piques furent échangées avec sa compagne d’armes. Deux enfants coincées dans des corps d’adulte, s’amusant d’un rien.