Nom ◊ HERSHEL » De père en fils, le sang bouillonne de combats, de gloire martiale, banale. De père en fils, il fallait faire honneur à la lumière des grands, plier le genoux devant le roi, pour un jour, espérer, conquérir, ravir la noblesse. Redcap, tu te devais d'être. Marcher dans les traces de ton paternel, tu devais. Et tout s'est écroulé, tout fut soufflé, balayé dans une bourrasque de vent le jour de ta Cérémonie. Tu n'atteindras jamais les attentes de ton père, tu ne seras jamais son égal ; soit. Et la colère n'a fait qu'alimenter, embraser l'envie de conquête, l'envie de devenir quelqu'un. Avec ou sans lui. Si la Lumière t'a refusé reconnaissance, puissance, tu es allé la chercher dans les Ombres. Si l'anonymat fut le lot des tiens, écrasé sous le poids de la Lumière, ce ne fut pas ton cas. Tu as tracé ton destin, tu as dessiné la toute-puissance de ton nom. D'illustre inconnu à figure importante, imposante, tu es devenu le protecteur de la couronne, l'animal loyal de ta Reine. Et tu jubiles de voir tout tes efforts récompensés, tu chéris le pouvoir gagné par fidélité, par honneur. Pourtant, ce sont bien tes mains trempées de sang qui ont tracés ta légende, qui sèment la peur, les rancoeurs. Sur ta peau marquée roule l'implacable férocité, la terrible habilité aux combats ; il est bien connu, su que tu ne lui apportes que la victoire, que la gloire. Jamais rien d'autre. Prénoms ◊ REINHARD » Dérivé de l'abrupt « Raginhard », ta mère l'a choisi pour ses origines d'un ancien monde, où il signifiait courage avisé. Comme pour ne pas te perdre dans une témérité mal dosée, elle a distillé un peu de lucidité au milieu d'un père trop emprunt à tous les excès. En regardant en arrière, tu esquisses sa peur de te perdre, tu esquisses sa détresse à te voir suivre sa voie. Et sans doute, est-ce le chagrin qui l'a emporté, foudroyé. Tu as encore un peu d'amour pour cette figure maternelle lointaine, éphémère. Peut-être l'aurais-tu déçue à ce que tu es devenu. Il est vrai qu'il n'y a que de la folie téméraire au fond de tes yeux, qu'il n'a pas de juste proportion dans les combats, que seul t'anime l'envie de tuer, de te venger. Pourtant, certains s'autorisent Reinie de temps en temps, comme pour détruire le géant puissant, violent, comme pour rendre de l'humanité à ce qui ne l'est plus vraiment, plus tellement. ANSLEM » Il est moins connu, moins su. Et c'est pourtant lui qui avait la préférence de ton père. Composé de ans « dieu » et lem « protection », il avait tout pour plaire à l'homme rugueux, peu chaleureux. Il s'imaginait déjà te voir protecteur silencieux du roi de la Lumière, il voyait sa famille s'élever, se grandir et devenir importante par ton élévation. Les doux fantasmes ne furent pas totalement perdus, vaincus ; les Ombres ont ta protection, ta dévotion. Les Ombres sont devenus ta maison. Age ◊ CINQUANTE-SEPT ANS » Les années ont si vite filées, se sont enchaînées, sans vraiment les voir passer. Tu te vois encore plier le genoux devant une Elowen, âgée de 14 ans à peine. Tu te revois lui jurer fidélité, lui promettre de pourfendre ses ennemis, de ne jamais retenir ta violence contre ceux qui l'ont insultés, pensés marionnette facile à user, à abuser. Et c'est une vie menée à son service qui fut dessinée, esquissée. Pourtant, certains font l'erreur de croire que les capacités au combat se sont abîmées, effilochées, que tu n'es plus que l'ombre de ce que tu es, qu'il serait facile de te remplacer. Et tant ce sont retrouvés éventrés, la gueule esquintée à croire que tu t'es fragilisé, écroulé. Et ils se rappellent la férocité, les années d'entraînement, les victoires entassées. Ils se souviennent que l'âge est aussi le luxe du savoir, de l'expérience et pas de l'impotence. Lieu de Naissance ◊ SOILSE » Dans un cri déchirant, puissant, tu es né. Après une série de grossesses difficiles, de fausses couches désastreuses, le couple Hershel a fini par avoir l'enfant tant désiré, tant adoré. Et aussitôt venu au monde, tu as incarné les ambitions de ton père, sa soif de gloire, de noblesse dorée, éclairée. Ton enfance fut baignée de tout ce que tu ferais, deviendrais. Et la Cérémonie a puni la gourmandise de ton paternel, t'a chassé vers la cours de l'Ombre. Statut ◊ CÉLIBATAIRE » Il n'y a jamais eu de véritable place dans ton existence que pour une femme : ta Reine. Et si rien de charnel, ni d'amoureux ne vous attachent, ne vous enlacent, la loyauté, la fidélité envers ta régente suffit à repousser les unes et les autres, à chasser de tes draps celles qui veulent plus que d'une nuit, qu'un instant fugitif de plaisir, de désir. Au final, tu n'as jamais été fait pour les jeux de l'amour. Tu n'as jamais succombé, flanché pour un élan de cœur, tout dévoué aux arts militaires, aux instincts de la guerre. Sans doute, n'en as-tu jamais vraiment eu l'envie. Caste ◊ SLUAGH » Le vent accompagne chacun de tes pas, fait vibrer l'air tout autour de toi. Il est délivrance, il est puissance à chaque fois que tu t'envoles, qu'il fait valdinguer tes adversaires. Et tu sais ta terrible férocité, tu sais la rage des combats, tu connais sans mal le mal qui te ronge ; la violence. Comme une litanie malheureuse, elle s'amourache de chaque colère, de chaque flamme de susceptibilité logée dans ton être et tu t'embrases pour un mot de travers, pour un regard hautain, pour une insulte à la Reine. Il t'a fallu du temps pour apaiser un peu les instincts, il t'a fallu un moment pour étouffer la violence. Et on admire le calme, on loue la puissance maîtrisée, gagnée sans imaginer, deviner que c'est toi que tu sais te venger, que tu n'oublies jamais, ni ne pardonnes. Si tu restes éloigné des tiens, tu ne trompes pas vraiment la facilité à t'énerver, à t'agacer. Comme tu es si prompt à tuer, à blesser. Allégeance ◊ TA REINE » Si puissante et si insolente que le monde se plie, s'effrite sous ses pieds et que, toi, tu jures toutes les allégeances, toutes les obédiences en son nom. Il n'y a jamais eu d'autres fidélités, d'autres loyautés que celles que tu lui dois. Personne n'a jamais su trop pourquoi, ni comment. Personne n'a jamais saisi l'évidence ; tu lui dois tout. Tu es sorti de la crasse, des ruelles pour elle. Elle t'a offert un but ; son honneur est devenu le tien, ses guerres tiennes et son ambition, ton ambition. Elle t'a rendu la noblesse des armes, a construit un peu du monstre terrible qu'ils connaissent aujourd'hui. Et rien que pour ça, il n'aura jamais d'autres reines pour toi. Il n'y a qu'elle. Profession ◊ GÉNÉRAL DE LA MILICE » La puissance militaire n'a d'égal que les années à combattre, que les cicatrices qui rongent ta peau. La rage au ventre, le besoin de protéger, de sauvegarder Elowen te rendent bon dans ce que tu fais de mieux : surveiller, sauver et tuer si besoin. Et certains y voient la récompense de tant d'années à se donner sans se ménager, d'autres te croient déjà retiré dans la bureaucratie : il n'en est rien. Tu combats avec tes hommes, tu fracasses même ceux qui te déçoivent, et tu n'hésites pas à te charger toi-même des menaces au règne de la si précieuse reine des ombres. Rien ne doit la faire trembler, vaciller. Et jamais tu n'as failli, jamais tu ne la trahis. Caractère ◊ SERVITEUR DES OMBRES » On souffle que tu n’as de coeur pour rien, ni personnes. L’indifférence est latente, évidente, ne laissant place que pour une logique froide et mécanique, ne laissant de place pour aucun sentiment, aucune sensibilité artificielle, cruelle. T’attarder, c’est risquer d’échouer, de t’effondrer. C’est sentir le contrôle s’effriter, se briser. Tu sais comme cette maîtrise de toi est pouvoir, victoire sur le feu qui t’anime, t’abîme. Alors sous tes pas ondule le calme olympien, l’air serein. Alors on a du respect, de la dignité pour ce que tu es. Ainsi furent réduit en bouillis, en charpie les émotions. Ainsi fus-tu taillé, dressé, animal domestiqué par loyauté, par unique fidélité envers la reine.
Puisque si tu luttes contre toi-même, ce n’est que par dévouement qui jure d’obéir, quitte à en périr. Ce n’est que pour respecter la force que t’a donné ta souveraine. Et l’âme est noble, traversée de ses valeurs d’autrefois : bravoure se mêle aux glorieuses prouesses, à la dévotion extrême. Homme d’arme, de guerre, de confiance, tu inspires la méfiance autant que la passion d’une légende. On sait que si Elowen tire les fils, t’agite comme une marionnette, tu l’acceptes. Et sans discuter, ni questionner, tu la protèges ; tu tueras pour elle, tu souffriras pour elle, tu combattras pour elle. Et c’est sans hésiter, sans trembler que tu es prêt à te sacrifier, comme à tout sacrifier ; amours passagers, amitiés, enfants adoptés. Tout pour Elowen.
Figure charismatique, on te devine leader d’homme, main apte à caresser comme à redresser. On te fait confiance, tu n’éveilles pas tellement, pas vraiment la méfiance. Et on sait comme on peut compter sur toi, s’appuyer sur toi. Tu sembles être immuable, inébranlable ; quand tous s’effondre, tu restes debout. Solide, indestructible, tu refuses d’échouer comme de condamner les unseelies. Et si parfois on te juge cruel, déshumanisé, il y a pourtant un rêve idéalisé, immortalisé : un jour, ce sera vous au sommet.
Et pourtant, la nature de ta caste est bien là, court entre tes doigts : brutale, infernale. Il y a des colères amères, des naufrages du coeur qui longe tes violences, tes évidences. La politesse n’est qu’une caresse mondaine, qu’un moyen d’échapper à la maladresse des sentiments. Puisque tu ne les comprends pas, tu ne les saisis pas. Et l’air mesuré, les gestes assurés, ne cache qu’un enfant blessant trop franc, glissant dans une sourde réalité dénué de tact. Et tu choisis de cacher la brûlure, la torture des colères pour ne pas tout foutre en l’air.
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